…ou quand le public nous dit “Ça n’est pas de l’impro !”
Extraits de critiques reçues sur BilletReduc (les accentuations sont de moi) :
“Bref assez déçue je m’attendais à de la véritable impro où le public choisit les thèmes et où les acteurs sont libres et partent en freestyle.”
“Il n’avait rien à voir avec de l’impro. Les joueurs nous racontent avant de “jouer” ce qui va se passer sur scène. Résultat : on ne joue pas.”
Comment a-t-on réussi à créer une génération d’experts qui savent mieux que nous ce qu’est l’improvisation théâtrale ?
Jouez au Bingo post-spectacle d’impro : imprimez cette feuille et c’est parti !
La liste :
Une image vaut mille mots et ici, tout est dit ! Via Spontanément. Merci Ouardane !
Je me méfie des titres du genre “Champion du monde d’improvisation” ou “Champion de France d’improvisation“. Ils n’ont en général aucun sens :
parce que la plupart des tournois nationaux ou internationaux d’improvisation n’ont pas de représentativité ou de légitimité nationale ou internationale. Pour avoir une vraie légitimité, il faudrait un vrai processus d’inscription ouverte, avec des éliminatoires, alors qu’ils sont généralement organisés sur invitation, par des troupes amies. Et concernant les tournois internationaux, ils ne sont la plupart du temps au mieux que régionaux. Par honnêteté intellectuelle, soyez spécifiques ;
parce que l’improvisation est avant tout collective. Qu’un improvisateur s’attribue le titre de “Champion” et se mette en avant est tout simplement révélateur d’un mépris fondamental pour ses partenaires. Par contre, je n’ai rien contre les dénominations individuelles du type “Prix du public au festival X” si les détails sont bien précisés. Mais si le titre est reçu collectivement, nommez au moins le nom du groupe avec qui il a été reçu.
Concernant les prix individuels, voici une anecdote assez révélatrice tirée de Truth in Comedy :
David Pasquesi won a Chicago award for performing, he accepted it by saying, “Our job is to make the others look good. By getting this award, I guess I’m not doing my job. I’ll try harder next time !”
David Pasquesi remporta un titre à Chicago pour sa performance, il l’accepta en disant: “Notre travail est de mettre les autres en valeur. Recevoir ce titre, ça veut dire que je ne fais pas bien mon boulot ! J’essaierai de faire mieux la prochaine fois !”
Est-ce qu’on peut arrêter de passer 5 minutes à choisir un thème ou une suggestion ? Prenons juste la première qui vient. On perd moins de temps et c’est plus impressionnant.
Et puis, ça nous force à être intelligents dans le traitement qu’on réserve au thème ou à la suggestion. Même avec “vagin”, “proctologue”, “toilettes” ou “banane” (le grand classique, avec “chaussette”). Surprenons nous ! Surprenons notre public !
Si le public ne sort aucune suggestion, c’est peut-être qu’il n’a pas assez été mis en confort.
Et si on reçoit plusieurs suggestions, arrêtons de choisir. Ça tue l’énergie du spectacle et ça donne l’impression au public - qui fait quand même l’effort de donner une suggestion - qu’il y a de “bonnes” et de “mauvaises” suggestions. Prenez la première que vous entendez.
Si la première qui sort est quelque chose de trop glauque, ou de vulgaire, ou qui vous met mal à l’aise (par exemple: “viol”, “pédophilie”, “merde”, “connard”*), faites un commentaire courtois et prenez la suivante. Mais vous devriez vous poser des questions sur la communication que vous faites sur votre spectacle pour que des gens vous proposent ça (j’ai vu des spectacles qui se présentaient en disant: Demandez leur n’importe quoi, ils vous feront n’importe quoi…).
* : J’ai déjà assisté à un spectacle qui parlait de “viol” et d’autres thèmes sensibles, de manière complètement assumée. J’étais à la fois hyper mal à l’aise tout en trouvant ça hilarant. Bizarre. Mais inoubliable.
Arrêtez de croire que votre concept est “inédit”, “unique au monde” ou que c’est “la première fois” qu’on le tente. Ça a probablement déjà été fait. Surprenez nous plutôt par la qualité des improvisations que vous faites.
Merci.
Je crois que la prochaine fois que j’entends ce mot dans un de mes cours d’impro, je vais frapper quelqu’un.
Oh non, par l’élève innocent à qui un imbécile a appris qu’il ne fallait surtout pas donner d’information sur le personnage de son partenaire, sur la relation qu’ils ont, sur l’endroit où ils se trouvent ou ce qu’ils sont en train de faire (la plateforme, quoi) au début de la scène.
Non, je vais trouver l’imbécile qui enseigne ça et je vais le frapper. Et pardon pour la rudesse, hein !
Vous ne savez pas ce que vous allez voir, ils ne savent pas ce qu’ils vont jouer !
Les [joueurs / jouteurs] improvisent sur les thèmes que vous écrivez ! Un spectacle [déjanté / endiablé / interactif], avec un [arbitre / maitre de cérémonie] [impartial / implacable / méchant] qui n’hésitera pas à imposer des [catégories / contraintes] [impossibles / expérimentales] et un public [chauffé à blanc / survolté] ! [Avec à peine 20 secondes de réflexion / Sans aucune préparation], ils vous emmeneront vers des univers [fantastiques / loufoques / absurdes / décalés]. C’est complètement [fou / incroyable] !
Et n’hésitez pas à revenir, chaque spectacle est unique !